La ville de Salé tire son nom de l'arabe oued Sala, « rivière salée », appellation du fleuve Bouregreg jusqu'au xiiie siècle. Le nom « Bouregreg » pourrait avoir une origine berbère, puisque « regrag » signifie « gravier » en berbère ; mais les historiens ne privilégient pas cette étymologie1. Selon l'historienne Leila Maziane, le nom de la ville vient du mot phénicien sala qui signifie « rocher »2.
D'autres hypothèses proposent comme origine le mot Chellah, nom d'un ancien comptoir phénicien. Plusieurs établissements néo-puniques ont été trouvés le long de la côte lors de fouilles archéologiques. L'ancienne cité romaine Sala Colonia, citée dans dans l'itinéraire d'Antonin le Pieux se situe au niveau de l'actuelle nécropole de Chellah. Sala et Chellah pourraient être le même nom. En effet, en prononçant le mot en punique, on peut dire Sala ou Shala. Selon l'islamologue Évariste Lévi-Provençal, Sala est une simple latinisation du mot Shala. Après avoir été utilisés indifféremment, les deux termes ont été progressivement utilisés pour distinguer le site romain de la ville musulmane3.
D’autres étymologies légendaires, reprises par les historiens arabes, rattachent le nom de la ville à Sala, fils de Ham, fils de Noé. Certaines légendes affirment même que Sala fut fondée par Alexandre le Grand ou bien par Afriqith le Himyarite. D'après l'historien marocain Ahmad ibn Khalid Naciri, la fondation des vieilles villes du Maroc serait le fait des Européens ou de leur prédécesseurs carthaginois. Selon les Juifs, d'après une tradition de l'époque de Justinien, Salé serait une ville de Salomon3.