Meknès

Entourée par 47 kilomètres de remparts, elle présente deux visages. La partie impériale est une véritable merveille architecturale, qui a valu à MEKNES son classement au patrimoine universel de l’humanité par l’UNESCO, en décembre 1996. Elle rassemble des monuments étonnants, tant par leurs dimensions impressionnantes que par leur fonction techniquement parfaite, des jardins à la fraîcheur accueillante, de la ceinture de murailles aux couleurs ocre jaune, qui se dessèchent sous les durs rayons du soleil. La partie MEDINA s’étale sur plus de 140 hectares, comporte plus de six mille habitants et de 60 à 80 mosquées, ce qui en fait une des plus importantes vieilles villes du MAROC.
MEKNES fut fondée par la tribu ZENETE MEKNASSA, attirée par un sol fertile à l’abondance des eaux. Au XIe siècle, les ALMORAVIDES s’emparent de la ville et entreprennent l’édification de la KASBAH. La richesse de la ville s’accroît et devient rapidement un objet de convoitise. AU XII siècle, MEKNES est successivement occupée par les ALMOHADES puis par les MERINIDES. Ces derniers construisent de nombreux monument et font de MEKNES une cité mêlant influences espagnoles et maghrébines. Voisine de FES, la capitale des MERINIDES, MEKNES devient la résidence des vizirs. La médersa BOU INIA date de cette époque. Etouffée depuis toujours par sa voisine FES, distante et seulement 60 km, MEKNES va enfin connaître la gloire.
A la fin du XVIIe siècle, MOULAIY ISMAIL (1672-1727), second sultan de la dynastie alaouite, fait de MEKNES la capitale de son royaume. Contemporain de LOUIS XIV, MOULAY ISMAIL rêve d’un « VERSAILLES MAROCAIN », reconnu dans le monde entier. Il entreprend alors des travaux gigantesques pour transformer la nouvelle ville impériale.
Pour cela, il fait travailler des dizaines de milliers d’esclaves dont des prisonniers et des captifs chrétiens. Le sultan supervise lui-même les travaux en punissant les ouvriers les plus lents. La KASBAH et une partie de la ville sont détruites pour édifier une énorme muraille longue de 40 km et dotée de portes titanesques. Les chantiers comprennent palais, mosquées, écuries, entrepôts, greniers, bassins, jardins… Il commence la construction d’une immense cité impériale, dans le superbe palais du DAR EL MAKHZEN censée rassembler l’administration et le HAREM du sultan. Après la mort du sultan, ses successeurs terminent les travaux entrepris. La nouvelle ville impériale est grandiose et le rêve de feu MOULAY ISMAIL est réalisé. Depuis la dynastie des Alaouites n’a cessé d’être une dynastie de bâtisseurs.





LA MEDERSA BOU INANIA :

Construite en 1358, elle contient un large patio, orné de stuc et de cèdres sculptés ou de zelliges aux motifs géométriques parfaits. A l’étage, de minuscules pièces à l’aspect monacal entourent la cour intérieure : Elles servaient de chambres aux élèves et étudiant des lieux, qui y apprenaient le coran et d’autres sciences. La salle de prières ouverte sur le patio permet d’admirer la précision et la finesse de la calligraphie arabe, car les murs y sont habillés de zelliges, surplombés par des versets coraniques.

LE MAUSOLEE MOULAY ISMAIL :

Il est l’un des rares édifices religieux autorisé à s’ouvrir aux non Musulmans. Sa porte dessinée d’entrelacs, encadrée de piliers en marbre et surplombée de tuiles vertes ne peut renier son style andalou mauresque. Un premier patio couvert accueille les visiteurs dans une pénombre bienveillante, accompagnée de discrets bruissements d’eau provenant des petites fontaines, disséminées ça et là pour les ablutions des fidèles. De hautes salles de succèdent avant d’arriver à une cour blanche comprenant à son opposé une salle couverte mais ouverte. Là, les prières psalmodiées accompagnent la découverte du tombeau d’un des plus grands rois du Royaume. Stucs sculptés et zelliges géométriques se disputent murs et plafonds, marbre et cèdre habillent les détails de la pièce, tandis que tapis colorés et nattes de jonc s’emmêlent par terre. Au milieu, quatre tombeaux gisent sur le sol. Le plus grand en marbre blanc est celui de MOULAY ISMAIL, dans les autres : son fils, sa première épouse et un autre sultan. Et dans cette pièce ou le temps s’est figé, deux improbables comtoises laissent aller et venir leur balancier imperturbable. Saugrenues dans ce mausolée, les horloges sont pourtant une composante importante de l’histoire de MOULAY ISMAIL. Elles lui ont été offertes par LOUIS XIV, à la place de la main de sa fille. Cadeau qui mit un terme définitif à la bonne entente franco-marocaine au 17e siècle…

LES RUINES ROMAINES DE VOLUBILIS :

A trente kilomètres de Meknès se trouve Volubilis, une cité antique, crée au III siècle avant J-C. Sous l’influence carthaginoise, avant d’être annexée par l’empereur Romain CALIGULA ; Les vestiges archéologiques, qui restent de cette ville, sont les plus étendus et les mieux préservés du Maroc, ce qui leur a valu l’inscription au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en Décembre 1997. Sur plus de 40 hectares, les pierres laissent parler l’histoire et de magnifiques fresques en mosaïques réveillent l’imagination. Sous des durs rayons du soleil, colonnes, marches, pans de murs retracent des maisons particulières, des édifices religieux, des voix de communication.
Pour comprendre ces lieux autant faire affaire aux services d’un bon guide et écouter l’histoire de cette ville abandonnée par les Romains, puis christianisée et enfin islamisée. Les principales fondations permettent encore d’identifier des monuments spectaculaires ou communs : un arc de triomphe par-là, des bains publics par-ci ; Situés légèrement en hauteur, la Basilique aux arcades fières et le Capitole aux colonnes dressées transportent les visiteurs dans d’autres contrées imaginaires. Autres vestiges des temps anciens la maison d’Orphée, la maison au Cavalier, la maison à l’Acrobate, la maison aux Néréides. Des maisons dont les mosaïques témoignent encore de l’hégémonie romaine…