Marrakech

On ne peut pas venir au Maroc sans passer par Marrakech… Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la ville a donné son nom au Maroc. Si elle n’est aujourd’hui plus la capitale, si son prestige a connu bien des hauts et des bas depuis un millénaire, au gré des dynasties régnantes, la « Perle du Sud » a gardé tous ses attraits.
700 000 personnes vivent à Marrakech, dont 250 000 en médina. Entourée de remparts en pisé, construits par l’Almoravide ALI BEN YOUSSEF en 1132, cette muraille mesure cinq mètres de haut et deux mètres d’épaisseur. Elle s’étend sur une longueur d’environ 12 kilomètres. Ces murs gigantesques n’empêchèrent pas les Almohades de s’emparer de la ville en 1147. Après avoir exterminé les derniers Almoravides et rasé la quasi-totalité des monuments, ces partisans d’un islam pur et dur édifièrent, à leur tour, palais et édifices religieux. La célèbre mosquée de la Koutoubia, symbole de Marrakech, fut construite à cette époque sur les ruines du palais almoravide. Le système d’irrigation de la ville fut perfectionné pour alimenter la palmeraie et les grands jardins.
En 1269, le clan des nomades mérinides s’empare de Marrakech aux dépends des derniers Almohades. L’avènement de la dynastie mérinide sone le déclin de Marrakech qui perd son statut de capitale au profit de sa rivale, fès. La ville tombe alors dans une certaine léthargie. Au début du XVI siècle,une nouvelle dynastie s’impose au Maroc. Le sultan Saadien, MOHAMMED ELMAHDI, réinstalle la capitale du royaume à Marrakech. La ville renaît et atteint rapidement son apogée. La fabuleuse richesse amassée par les sultans permet d’embellir Marrakech. Des monuments en ruine sont restaurés et de somptueux palais sont édifiés.
De nouveau, Marrakech va perdre son statut de capitale. Au début du XX siècle, la ville connaît quelques années de guerres civiles. En 1912, l’instauration du protectorat français au Maroc met fin à cette anarchie. C’est à cette même époque que va naître la ville nouvelle. Elle se compose essentiellement du quartier du Guéliz. Cette ville nouvelle va s’attirer les faveurs de la bourgeoisie marocaines qui vont la préférer à la médina.


LES SOUKS :

Situés derrière la place Jemaâ El Fna, les souks de Marrakech forment un grand labyrinthe, fait de portes séculaires, de ruelles fourmillantes et de places chargées d’histoire. L’aventure - c’en est bien une !- commerce Bab Semmarine… Passée cette porte, on pénètre dans un univers clos, ombragé et mystérieux avec ses règles et ses codes. Des dizaines de ruelles communiquant par de grandes portes forment un circuit qui se perd dans les profondeurs de la vieille ville. Les boutiques, minuscules pour la plus part, se ressemblent sans jamais être identiques, et proposent toutes sortes de produits artisanaux fabriqués par les mâalems, leurs ouvriers et leurs apprentis.
La zone commerciale de la médina s’ordonne suivant une hiérarchie qui organise l’emplacement des corporations en allant de la mosquée BEN YOUSSEF vers les remparts. Cet ordre obéit à plusieurs critères, un critère économique, qui tient compte de la valeur des produits, et un critère de commodité, lié à la gêne causée au voisinage. Les ateliers et boutiques de luxe sont établis près de la mosquée. On trouve ensuite les étoffes, les orfèvres, puis les tapissiers, les babouchiers et les tisseurs de laine. A la périphérie sont installés les menuisiers et les serruriers, et enfin, bannis du cœur commercial, les métiers polluants, bruyants ou malodorants.
2600 artisans travaillent dans la médina qui compte une vingtaine de souks et autant de corporations, dirigées traditionnellement par un «amine » - « homme de confiance » -, désigné par l’ensemble du corps de métier pour résoudre les conflits. Pour devenir amine, il faut impérativement être « mâalems » - à traduire par « maître » ou « patron » -, un titre accordé après avoir fait ses preuves dans la profession. L’amine délivre les autorisations aux artisans qui désirent s’installer à leur propre compte. Jusque dans les années soixante, le jeune apprenti passait devant une commission qui le jugeait sur pièce et l’aidait à s’installer. Aujourd’hui, l’accord de l’amine suffit. Si les règles ont évolué avec le temps, les souks se plient toujours à des règles et à une hiérarchie, souvent plus respectées que toutes les lois écrites ; C’est d’ailleurs pour ces raisons que le souk de Marrakech a pu garder un mode de fonctionnement non pas identique mais proche de celui des siècles passés.

LA PALCE JEMÂA EL FNA :

C’est sans conteste le cœur de Marrakech. Conteurs, montreurs de serpent, diseuses de bonne aventure, musiciens, vendeurs d’oranges et marchands ambulants investissent la place pour le plus grand plaisir des autochtones et des touristes. Depuis Mai 2001, la place Jemâa ElFna, a été déclarée par l’UNESCO « chef d’œuvre du patrimoine oral de l’humanité ».

LA KOUTOUBIA :

77 mètres de haut, près de 13 mètres de large… La Koutoubia, située à l’ouest de la place Jemâa El Fna, est sans conteste l’emblème de la ville. Son nom provient des « Kutubiyin », libraire qui au Moyen-Âge venaient installer leurs échoppes sur le parvis de l’édifice. Selon d’autres sources, son nom proviendrait du fait qu’elle abritait elle-même une immense bibliothèque, dans les 6 étages de son minaret. Elle fut achevée sous le règne de YACOUB EL MANSOUR au XII siècle.

LA MEDERSA BEN YOUSSEF :

Edifiée en 1570 par les Saâdiens, cette ancienne école coranique- la plus vaste du Maghreb- abritait jusqu’à 900 élèves. C’est aujourd’hui encore un bijou d’architecture traditionnelle. Au premier étage sont réparties les 132 chambres d’étudiants dont 100 sont minuscules comme les cellules. En bas sont réparties les salles d’études. La salle de prière est éclairée grâce à des petites fenêtres ornées de plâtre. Au centre de cette école se trouve un bassin de marbre blanc de Carrare. La médersa a été reconstruite par les Saâdiens au 16 siècle grâce à l’échange d’1kg de sucre contre 1kg de marbre.

LES TOMBEAUX SAÂDIENS :

Ce jardin-cimetière abrite les tombes de marbre des rois Saâdiens et de leurs familles, enterrés ici à partir du XVI siècle. Il témoigne de la puissance et du raffinement de la dynastie. Ces tombeaux sont un des seuls vestiges restant de la dynastie saâdiens qui régna entre 1524 à 1659. Au début du 18 siècle, le sultan MOULAY ISMAÏL avait en effet décidé de faire disparaitre toutes traces de la magnificence de cette dynastie en demandant la destruction de tous les vestiges restant. Il n’osa pas commettre le sacrilège de détruire leurs sépultures et ordonna que l’on mure l’entrée de la nécropole. Le secret demeura bien gardé jusqu’en 1917, date de la découverte de l’emplacement des tombeaux saâdiens.

LE JARDIN MAJORELLE :

Ces jardins qui abondent d’essences rares ont été crées dans les années 20 par le peintre JACQUES MAJORELLE. Ce dernier pouvait en toute quiétude dans son atelier, devenu depuis musée d’art islamique. Laissées à l’abandon après sa mort, les jardins furent rachetés dans les années 60 par YVES SAINT LAURENT & PIERRE BERGE qui en ont fait don à la municipalité. Célèbre pour son bleu si particulier, le bleu Majorelle, la villa est entourée par un jardin où vivent de nombreuses variétés d’arbres et de plantes. Les palmiers, bougainvilliers et cactus se mêlent aux bananiers, lauriers…

LA MENARA :

Ce vaste jardin, planté d’oliviers centenaires irrigués par un vaste bassin de 200 m de long sur 150 m de large, creusé au XII siècle à l’époque ALMOHADES. A l’une de ses extrémités trône un harmonieux pavillon saâdiens qui fût construit en 1870. On raconte qu’il fut le lieu des rendez vous galant des sultans.

A L’EXTERIEUR DE MARRAKECH :


• La vallée de l’Ourika et ses environs

Cette vallée, située à une trentaine de kilomètres de Marrakech, est ponctuée d’une kyrielle de douars accrochés à flanc de collines. L’eau est omni présente, serpentant entre les prairies, irriguant les champs et les vergers. A l’ombre des noyers, vous pourrez déguster un excellent tagine au son du tambourin. Sept kilomètres plus loin, le village de SETTI FATMA est le point de départ d’innombrables sentiers de randonnée. Il faut escalader un chemin raide et glissant pour atteindre le site fameux des « Sept Cascades » et son inoubliable point de vue.

• Le Lac de Lalla Takerkoust

A 40 kilomètres de Marrakech, ce lac artificiel, qui s’étend sur 7 km, est l’endroit idéal pour nager, faire du pédalo, de la barque ou encore découvrir les environs en quad. Le site préservé de toute construction - pour le moment – vous assure un dépaysement total à moins d’une heure de Marrakech.

• L’Oukaimeden

Station de ski l’hiver et départ de randonnées pédestres l’été, l’Oukaimeden culmine à 3200 mètres d’altitude et se situe à une heure de Marrakech. Le domaine skiable de 300 ha est le mieux équipé du Maroc en télésièges et téléskis. Les pistes tous niveaux (noirs, rouges, bleus et verts) sont accessibles aux professionnels et aux amateurs. La station a le vent en poupe aux près des Marrakchis qui apprécient le climat et les activités qui y sont proposées telles que l’escalade, le parapente ou le deltaplane.